Interpellation et extradition d'Aurore Martin.

Publié le par Le blog de la Gauche Anticapitaliste du Tarn & Garonne

Communiqué de la Gauche Anticapitaliste.

Aurore Martin, sous le coup d'un mandat d'arrêt européen depuis 2010, a été arrêtée à 16h et remise à la Guardia civil à 19h.

La militante française est donc entre les mains de la police espagnole pour son appartenance à Batasuna, organisation indépendantiste basque, légale du côté français.

Elle est la victime des propos récents de M. Valls s'engageant à combattre l'ETA. Alors que cette organisation a décidé de renoncer à la lutte armée il y a un an et qu'une nouvelle page politique s'est ouverte au pays basque, cette décision est une véritable provocation des gouvernements français et espagnols.

La Gauche anticapitaliste, membre du Front de gauche, condamne cette décision scandaleuse du ministre de l'intérieur et du gouvernement Ayrault.

Cette politique liberticide ne doit pas rester sans réponse.

La Gauche anticapitaliste sera partie prenante de toute action et mobilisation pour exiger la libération immédiate d'Aurore Martin.

Le 1er novembre 2012

Interpellation et extradition d'Aurore Martin.

La militante basque française Aurore Martin, membre de Batasuna, a été interpellée jeudi 1er novembre à Mauléon (Pyrénées-Atlantiques) en exécution d'un mandat d'arrêt européen émis par l'Espagne, plus d'un an après une première tentative avortée à Bayonne, ont annoncé la gendarmerie et le parquet.

La militante membre de ce mouvement radical basque, qui a épuisé tous les recours légaux contre le mandat de Madrid, a été interpellée sans difficulté vers 16 heures par des gendarmes, à l'occasion d'un contrôle routier fortuit. Elle a été "remise aux autorités espagnoles vers 20 h 30", selon la gendarmerie.

PASSÉE DANS LA CLANDESTINITÉ EN 2010

Aurore Martin était visée depuis le 13 octobre 2010 par un mandat d'arrêt européen émis par un magistrat madrilène pour "faits de participation à une organisation terroriste et terrorisme", en l'occurrence avoir participé en Espagne à des réunions publiques comme membre du parti Batasuna. Autorisé en France, Batasuna est interdit en Espagne où il est considéré comme une organisation terroriste depuis 2003 et interdit pour ses liens présumés avec le groupe séparatiste basque ETA.

Aurore Martin était passée dans la clandestinité en décembre 2010 mais était réapparue depuis en public pendant des manifestations au Pays basque français. La Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg avait rejeté en mai un recours de la militante contre le mandat d'arrêt émis par Madrid.

L'ETA, groupe armé classé organisation terroriste par l'Union européenne et les Etats-Unis, a annoncé le 20 octobre 2011 qu'il renonçait à la violence, après plus de 40 ans de lutte armée pour l'indépendance du Pays basque et de la Navarre. Mais l'Espagne comme la France exigent le démantèlement complet de son arsenal et sa dissolution sans conditions, ce à quoi l'ETA se refuse toujours.

"C'EST UN MAUVAIS SIGNE POUR LA PAIX"

Après son interpellation, plusieurs élus de gauche et de droite ont manifesté jeudi leur incompréhension. "Cette situation est ubuesque, incompréhensible en plein processus de paix", a déclaré Kotte Ecenarro (PS), vice-président du conseil général des Pyrénées-Atlantiques, évoquant le renoncement à la lutte armée par l'ETA depuis un an. "Ça tourne à la provocation de la part des gouvernements français et espagnol", a-t-il ajouté sur cette interpellation qui fait droit à une demande remontant au 13 octobre 2010 pour "faits de participation à une organisation terroriste, et terrorisme", en l'occurrence avoir participé en Espagne à des réunions publiques comme membre de Batasuna.

L'élu, de même que l'adjointe écologiste au maire de Bayonne, Martine Bisauta, a considéré que le ministre de l'intérieur Manuel Valls avait donné le ton, dès lundi, lorsqu'il a promis de mener une politique de "fermeté" contre l'ETA tant que le mouvement indépendantiste n'aurait pas déposé les armes. "Le décor a été planté les jours précédents, ce n'est pas un hasard", a déclaré Mme Bisauta : "C'est dramatique [...]. C'est une prise de risque qui pourrait créer des conditions de violence."

La députée PS des Pyrénées-Atlantiques Colette Capdevielle a pour sa part tenu à souligner que "le délit qui est reproché n'existe pas dans le droit pénal français", et que le mandat a été appliqué alors que "des choses importantes se sont passées", évoquant aussi "le processus de paix". "La société civile du Pays basque et bon nombre d'élus ont dit combien ils pensaient que ce mandat d'arrêt était disproportionné par rapport aux faits reprochés à Aurore Martin." "Nous exigeons la libération d'Aurore Martin", a enfin déclaré Xabi Larralde, porte-parole de Batasuna, y voyant "la main de Valls" et estimant qu'il s'agissait d'une mesure à la fois "irresponsable" et "inacceptable".

Lire aussi la tribune de Matthieu Bonduelle, secrétaire général du Syndicat de la magistrature, et de Patrick Henriot, secrétaire national du Syndicat de la magistrature, parue dans Le Monde en 2011 : Aurore Martin sera-t-elle livrée pour ses idées ?

Le Monde.fr avec AFP, le 2 nov 2012

Le communiqué d'Abertzaleen Batasuna

Interpellation et extradition d'Aurore Martin.