Avec les salariés de Florange, nationaliser Mittal!

Publié le par Le blog de la Gauche Anticapitaliste du Tarn & Garonne

Avec les salariés de Florange, nationaliser Mittal!

Les salariés de Florange avec leurs organisations syndicales viennent de décider, cet après-midi du 5 décembre, d'occuper les hauts-fourneaux. Ceux qui travaillent pour Mittal, à Fos-sur-Mer, ont bloqué aujourd'hui l'entrée des camions. Un appel à la grève est lancé pour lundi 10 décembre à l'usine de Basse-Indre contre le transfert à Florange de certaines activités.

La révolte gronde chez les salariés d'ArcelorMittal.

Cette mobilisation fait suite à l'annonce par Mittal, au lendemain même de la réunion entre les syndicalistes de Florange et le Premier ministre, de retirer le projet Ulcos de captation de CO2 auprès de la Commission européenne.

Il est vrai que les termes de l'accord rendait cet engagement plus qu'aléatoire puisqu'il indiquait que « l'état actuel des résultats de la recherche ne permet pas de passer directement sur le démonstrateur industriel de Florange ».

Mittal a beau déclarer que « Cela ne signifie en aucun cas l’abandon du projet Ulcos. Cela signifie qu’aujourd’hui, dans l’état actuel des recherches, étant données les difficultés techniques rencontrées, le projet Ulcos remis dans le cadre de l’appel d’offre NER 300 – phase 1 – ne peut être mis en place » et Matignon peut toujours affirmer que l'accord passé avec Mittal était « toujours valable et qu'ArcelorMittal s'était engagé à poursuivre les travaux d'Ulcos», les syndicalistes ont raison : Mittal a enfumé tout le monde et l'annonce signe « l'arrêt de mort de la filière liquide » comme le dit Édouard Martin représentant CFDT de Florange.

Le feuilleton Mittal qui s'est accéléré ces derniers jours montrent à la fois les renoncements du PS et les dissensions dans le gouvernement. Le 28 novembre, Montebourg annonçait devant l'Assemblée nationale qu'il avait trouvé un repreneur et qu'il procèderait à la nationalisation partielle de Florange en attendant. Le surlendemain, le Premier ministre le prenait de cours pour signer un accord avec Mittal, sans en informer le ministre du Redressement productif, au point que ce dernier a annoncé sa démission. Décision de courte durée, il est vrai, puisque dès le lendemain celle-ci était oubliée.

Le fameux accord avec Mittal restait secret, il n'était dévoilé ni à Montebourg ni aux syndicats. Il faut dire qu'il n'y a pas de quoi se vanter. Dès les premières lignes, l'accord publié par le Canard enchaîné, stipule qu'il n'y a pas de repreneur sérieux. Puis, il explique que les hauts-fourneaux vont être arrêtés dès le mois de mars, ce qui a pour conséquence qu'ils ne pourront plus redémarrer. C'est donc la fin de la filière chaude pour Florange. Ayrault se gargarise de l'engagement de Mittal à investir 180 millions d'euros, mais en réalité cela correspond à la maintenance pour la plus grande partie de la somme et le groupe ne propose que 53 millions supplémentaires dont on ne sait pas à quoi ils serviront.

Les 629 emplois des hauts-fourneaux sont donc définitivement perdus même si le gouvernement prétend avoir rempli son contrat puisqu'il s'agira de préretraites et de départs volontaires.

Mais qui aujourd'hui, excepté Ayrault, pourrait se risquer à faire confiance à Lakshmi Mittal ? Les salariés de Gandrange en ont déjà fait les frais, malgré les rodomontades de Sarkozy, à l'époque.

Mittal se soucie des salariés comme d'une guigne. Celui qui a dépensé 55 millions d'euros pour le mariage de sa fille et qui serait 21e plus grosse fortune mondiale avec près de 21 milliards de dollars, n'a qu'un moteur : son enrichissement personnel.

Un des arguments contre la nationalisation de Florange était son coût, estimé à près d'un milliard, dont 400 millions d'indemnisation pour Mittal. Il est temps de faire des économies en expropriant le milliardaire.

Le Front de gauche doit les soutenir activement. Florange doit passer, à la fois, sous contrôle public et sous celui des salariés.

Angèle Mondini - publié le 06/12/2012

Avec les salariés de Florange, nationaliser Mittal!
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