11 septembre 1973 : nous n'oublions pas !
Il y a 40 ans, le coup d’état militaire du général Augusto Pinochet renversait le président régulièrement élu, Salvador Allende, et mettait brutalement fin à l’Unité populaire.
Nous n’oublions pas que, avant même l’accession à la Présidence de Salvador Allende et pendant les trois années qu’elle a duré, l’Unité populaire a été confrontée aux manœuvres de la droite chilienne, au sabotage économique du patronat, aux manifestations séditieuses de l’extrême droite, aux complots de l’état-major de l’armée, à l’embargo économique et financier des puissances occidentales ainsi qu’à l’intervention permanente et directe des services d’espionnage des Etats-Unis.
Nous n’oublions pas que l’ensemble de ces ennemis du peuple chilien n’ont jamais accepté le verdict des urnes et encore moins les avancées sociales (pouvoir d’achat, nationalisations, réforme agraire) réalisées par l’Unité populaire en réponse aux mobilisations des travailleurs et des couches populaires.
Nous n’oublions pas que l’instauration de la dictature militaire a été pilotée par le gouvernement nord-américain (USA) et qu’elle s’est traduite par la traque des militants de gauche. Plusieurs dizaines de milliers d’entre eux sont alors arrêtés, internés dans des stades, torturés. On compte au moins 3.000 assassinats et de très nombreux « disparus ». Plusieurs centaines de milliers de Chiliens prennent, pour de longues années, le chemin de l’exil.
Nous n’oublions pas que, dans la foulée du coup d’Etat, le Chili est devenu le terrain de jeux des économistes ultra-libéraux de l’école de Chicago qui y ont expérimenté en toute impunité leurs « recettes » les plus brutales en matière de privatisations et de déréglementation, au prix d’une régression sociale sans précédent. Démonstration s’il en était besoin, que le libéralisme économique s’accommode parfaitement des régimes dictatoriaux…
A l’occasion du 40ème anniversaire du coup d’Etat, au-delà des débats nécessaires sur le bilan de l’Unité populaire, la Gauche Anticapitaliste, membre du Front de Gauche, souhaite rendre hommage aux militants de la gauche chilienne, qu’ils aient été membres des partis de l’Unité populaire ou du Mouvement de la Gauche révolutionnaire (MIR).
Communiqué de la GA - Le 11 septembre 2013.
Révolutions par les urnes et mouvement social - L’expérience de l’Unité populaire : septembre 1970 - septembre 1973 / par François Coustal / Bien que concernant directement un pays étranger et éloigné, l’expérience de l’Unité populaire constitue une des références emblématiques de la gauche, traditionnelle ou radicale, lorsqu’elle débat de stratégie.